La croisade de Pierre Thiffault

Depuis ce mois d’avril, Pierre Thiffault mène une bataille sans merci pour pouvoir revenir au Québec en compagnie de sa conjointe et de leurs deux enfants.

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Il a tout d’abord mis en ligne un site web (www.sanspasseport.com) qui décrit toute sa saga. Des courriers électroniques ont été envoyés aux premiers ministres du Québec et du Canada, aux 308 députés fédéraux ainsi qu’aux 124 députés à Québec. Une pétition électronique intitulée Que mon fils Canadien de 4 ans puisse vivre au Canada avec sa famille a aussi été mise en ligne sur le site www.avaaz.org Adressée au premier Stephen Harper, elle demande au premier ministre «d’accepter comme résidents permanents la mère et le frère de Michael Andrés de 4 ans qui est Canadien afin qu’ils puissent vivre en sécurité avec sa famille au Canada.»

Enfin, il a également écrit un livre (Immigration Canada / Discrimination pure et simple) – encore non publié mais disponible électroniquement au coût de 10$ – dans lequel il prétend que le Canada consacre plus d’efforts à sauver certaines espèces animales en danger que de protéger les droits humains, ce dont il s’estime lésé.

C’est que le Shawiniganais soutient que la vie de sa famille est en danger à Managua. Son fils Michel Andrés, dont la couleur de la peau est blanchâtre comme la sienne, aurait été victime d’une tentative d’enlèvement en 2009. «En Amérique du Sud, dès que tu es blanc, on pense que tu es millionnaire. Certains n’hésitent pas à kidnapper les enfants pour une rançon de 2000$ ou 3000$.» Il fait mention aussi dans son site d’attaques à main armée et de meurtre commis dans son quartier. Des cas de malaria mortels auraient aussi été recensés par le gouvernement dans le secteur où ils habitent.

Pour ces raisons humanitaires, Pierre Thiffault croit que le gouvernement a l’obligation de permettre à toute sa famille de venir s’établir au pays. À l’Ambassade du Canada au Nicaragua, un représentant lui aurait répondu pas plus tard que le 23 août que lui seul et son fils étaient autorisés à rentrer au pays et que si la mère refusait de laisser partir Michel Andrés, cela devenait un problème familial qui ne relevait pas de ses responsabilités.

Pierre Thiffault affirme même qu’un ami de Saint-Tite était prêt à s’offrir en caution auprès d’Immigration Canada pour permettre à aux deux autres membres de la famille d’obtenir un statut de résident permanent mais encore là, on lui a refusé.

Découragé par moment, le Shawiniganais n’entend cependant pas laisser tombé. «J’ai promis à mon fils que je ne l’abandonnerais jamais», conclut-il.